La méditation est un bon moyen de perdre du poids et de prendre conscience du cheminement à suivre pour arriver à ses fins. En effet des études cliniques ont montré que les techniques méditatives ont un effet positif sur la réduction du tissu adipeux situé sur la sangle abdominale notamment.

 

Avoir du ventre n’est pas anodin et n’est pas le signe d’être un bon vivant épicurien. Bien au contraire, il est prouvé que les rondeurs dues à un tissu adipeux important au niveau abdominal sécrètent des molécules inflammatoires augmentant la résistance à l’insuline et favorisant le syndrome métabolique appelé syndrome X, précurseur de maladies cardio-vasculaires et de mort prématurée.

 

COMMENT EXPLIQUER CELA ?

La réponse est simple. Quand vous êtes sous l’effet du stress, votre corps sécrète des hormones du stress qui étaient, à l’origine, utiles pour faire face à un danger soudain ou un événement traumatisant telle une famine ; mais si elles sont libérées trop fréquemment, cela peut engendrer une prise de poids préjudiciable. Pour faire face à la vie moderne, le niveau de stress augmente. Travail sous pression et obligation de résultats, milieu familial stressant, quotidien malmené par le bruit, les embouteillages, la pollution et autres désagréments libèrent trop souvent certaines hormones dont l’ACTH. Cette dernière est sécrétée par l’hypophyse, une glande située à la base du cerveau qui stimule les glandes surrénales et qui, à leur tour, libèrent un cortisol à l’action hyperglycémiante. Certains stress sensoriels, métaboliques ou psychogènes entraînent une augmentation du taux d’ACTH. Lorsque votre organisme s’adapte à un stress chronique vous pouvez devenir hyperinsulinémique, ce qui provoque la libération d’une nouvelle ronde de cortisol dans le sang, sachant que certaines enzymes, particulièrement le HSD, sont très actives pour augmenter le taux de cortisol de l’organisme directement dans la cellule sans trace de cortisol dans le sang.

Bref réduire le taux de cortisol dans le sang, conséquence d’un stress chronique, et réduire l’activité du HSD, ainsi que la réactivation du cortisol au niveau des tissus adipeux est possible par la pratique de la méditation de pleine conscience. «­Les techniques de relaxation, méditation, respiration contrôlée, sont des moyens efficaces et éprouvés » explique Kulreet CHAUDARY, neurologue.

 

DU STRESS À S’EN RENDRE MALADE

Un stress passager est plutôt bénéfique à l’organisme. Selon la situation face à laquelle le corps se met en état de réagir immédiatement en mobilisant toute son attention et son énergie, ses réflexes, une perception accrue, une réactivité et une réponse musculaire décuplée et appropriée permet de rétablir l’équilibre des hormones dans le sang. C’est quand le stress devient chronique et mal contrôlé que cela se gâte. Un stress chronique a des effets délétères sur la santé physique et mentale chez l’individu sujet à l’anxiété. Mal-être, système immunitaire affaibli favorisant la survenue de troubles et maladies, prise de poids par compensation alimentaire. La victime de stress chronique peut parfois ne pas se rendre compte de son niveau de stress quotidien et des conséquences néfastes sur sa santé sur le long terme.

 

MÉDITER POUR RÉTABLIR SON ÉQUILIBRE, SON BIEN-­ÊTRE

« La méditation est un moyen puissant de réduire la réponse du corps à un stress vecteur de prise de poids. La méditation est aussi efficace pour délivrer des hormones du bien-être, comme la sérotonine qui permet de vous rassasier plus rapidement et de réduire votre propension à consommer des aliments trop sucrés ou trop gras » comme les aliments réconfortants par excellence et comblant un manque existentiel, affirme Florian SAFFER, nutritionniste, DU (diplôme universitaire) de préparation mentale et pratiquant en Méditation.

« Bien que certaines médiations dites dynamiques soient très exigeantes sur le plan cardio-vasculaire, la méditation ne vous fera pas brûler plus de calories qu’un footing matinal ou qu’une heure de cardio en salle de sport. Mais en abaissant votre niveau de stress au plus bas, vous serez surpris du pouvoir de la méditation sur votre silhouette (voir les études citées plus bas). De plus, les principaux moteurs de la prise de poids comme l’ennui, la dépression, l’anxiété qui aiguisent l’envie de manger même en l’absence de faim, peuvent être combattus par une pratique assidue de la méditation de pleine conscience », révèle Troy TAYLOR, coach de fitness.

Chacun y va de son conseil. Une équipe de chercheurs de l’université de San Francisco en Californie a démontré qu’en abaissant le stress par la pratique de la méditation de pleine conscience, le ventre des patients perdait de la graisse abdominale. Bien que le poids global des patients ne changeait pas fondamentalement, leur longévité a, quant à elle, augmenté de façon significative. Publiée en 2011 dans le Journal of Obesity, cette étude porte sur un petit nombre de patients, 47, divisé en deux groupes. Aucune consigne de régime, ni de restrictions alimentaires n’a été imposée. Dans le groupe 1, on retrouvait les personnes en surpoids. Dans le groupe­2, les femmes obèses. Tous les patients avec un haut indice de masse grasse (IMG), avoisinant les 31.2 de moyenne. Ces personnes ont suivi des cours de techniques de méditation, incluant des méthodes de coaching basées sur l’attention portée à :

- la sensation de faim,

- les pulsions alimentaires,

- l’identification des signaux alimentaires émotionnels,

- la reconnaissance des émotions négatives,

- des conseils sur l’auto-acceptation et le pardon.

Des méditations guidées ont été proposées pour introduire une nouvelle façon de manger et d’aborder attentivement la nourriture, accordant plus d’attention aux sens du goût tout en mangeant plus lentement que d’habitude.

Au total, le groupe a reçu neuf séances de 2h30 de méditation ainsi qu’une retraite silencieuse d’un jour durant laquelle les patients ont été invités à pratiquer dans un silence religieux leurs nouvelles méthodes de méditation et de techniques d’alimentation attentive. Ils ont aussi été encouragés à pratiquer la méditation à la maison trente minutes par jour, six jours sur sept aussi bien avant que pendant leur repas. Il leur était demandé de consigner sur papier ces méthodes pour analyse. Deux heures d’informations sur la nutrition et l’effort physique ont été dispensées aux patients durant ces quatre mois d’étude. Deux aspects de cette étude étaient crucialement attendus en termes de résultats :

- Est-ce que l’alimentation attentive et le programme de réduction du niveau de stress ont permis une réduction des pulsions alimentaires ?

- Est-ce que les patients ont réduit leur tour de taille et diminué leur taux sanguin de cortisol ?

Pour tous les sujets, il a été remarqué une diminution majeure de l’anxiété et un meilleur contrôle émotionnel mais aussi une meilleure prise de conscience des sensations corporelles et physiques. Le niveau de cortisol sanguin a aussi légèrement baissé. Si l’on isole le groupe 2 des femmes obèses, on s’aperçoit que le taux de cortisol s’abaisse de façon remarquable. Les patients qui ont durant l’étude le plus amélioré leur capacité à être attentif à leurs sensations alimentaires, à l’écoute de leur faim réussissant à maintenir un niveau bas de stress, ont vu leur tour de taille diminuer avec une perte jusqu’à plus de 500 grammes de masse grasse localisée au niveau du ventre. Perte de graisse même sans un changement au niveau du poids général du corps. Est-ce que la pleine conscience permet de perdre le gras du ventre ?

Bien que cette étude fût réalisée à petite échelle, les résultats sur le niveau de stress liés à une prise de poids abdominale sont très encourageants. Suite à cette étude les chercheurs ont conclu que la pratique de la pleine conscience chez l’Homme pouvait permettre aux personnes de mieux appréhender le stress et les émotions négatives avec un stockage plus harmonieux des graisses. Des études précédentes réalisées sur les animaux avaient révélé une attirance des rats vers les produits gras et sucrés lorsqu’ils étaient soumis à un stress quotidien. Le docteur Catherine KERR, chercheuse en méditation à l’Université Brown, précise également à travers cette étude que « ces découvertes sont significatives sur l’activité du cerveau. Toutes les études montrent que la pleine conscience apporte des changements dans l’espace du cerveau qui gère les sensations du corps (appelé “Insula”) comme celles liées aux sensations de la faim et des pulsions. L’idée est qu’une pratique quotidienne entraîne le cerveau à régler de manière plus saine le corps ».

« Si vous êtes capable de ressentir les choses (connaissance des aliments, des émotions…) avant d’agir (manger, exprimer les émotions…), vous avez de grandes chances de prendre la décision la plus sage », témoigne une des patientes de l’étude.

 

UNE AIDE QUALIFIÉE

Votre esprit, au travers de l’auto-conviction et de la pleine conscience, sont les armes les plus efficaces dont vous disposez. Une aide qualifiée en méditation peut vous aider à soulager ce besoin émotionnel et affectif lié à l’ingestion de nourriture, à vous orienter et à pointer les causes de ce manque comblé par l’alimentation. Il existe aussi actuellement des recherches sur les effets de la méditation sur la pression artérielle, le ressenti de la douleur et la santé des cellules. Ainsi, en combinant un style de vie équilibré, un peu d’exercice physique et de la méditation à raison de 15 à 30 minutes par jour, vous réussirez à réduire votre niveau de stress de façon considérable, à perdre du poids plus facilement, sans courir le risque de le reprendre, le tout avec le sourire. ♦

 

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Sources :

Jennifer Daubenmier, Jean Kristeller, Frederick M. Hecht, Nicole Maninger, Margaret Kuwata, Kinnari Jhaveri, Robert H. Lustig, Margaret Kemeny, Lori Karan,and Elissa Epel. “Mindfulness Intervention for Stress Eating to Reduce Cortisol and Abdominal Fat among Overweight and Obese Women: An Exploratory Randomized Controlled Study.” J Obes. 2011; 2011: 651936.

http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3184496/

Nicole Vogelzangs, Aartjan T. F. Beekman, Yuri Milaneschi, Stefania Bandinelli, Luigi Ferrucci, and Brenda W. J. H. Penninx. “Urinary Cortisol and Six-Year Risk of All-Cause and Cardiovascular Mortality.” J Clin Endocrinol Metab 95: 4959–4964, 2010.

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Webographie :

http://longevity.about.com/od/healthyheartaging/a/Meditate-To-Lose-The-Weight.htm

Passeportsante.net

http://www.passeportsante.net/fr/Actualites/Dossiers/ArticleComplementaire.aspx?doc=stress_rend_malade_do

Lexpress.fr

http://www.lexpress.fr/styles/psycho/meditation-aquoi-sert-la-pleine-conscience_1314661.html