À condition d’être pratiquée régulièrement, la méditation de pleine conscience peut avoir cinq impacts profonds sur nous :
1. La méditation améliore notre résilience face au stress
Selon les recherches du Pr Davidson, les pratiques régulières méditatives atténuent l’activité de notre amygdale (la vigie de nos émotions dans notre cerveau limbique) et augmentent les liaisons entre elle et le cortex préfrontal. Nous devenons moins réactifs au stress et plus rapides à en sortir.
2. La méditation augmente notre sentiment de compassion envers autrui
La plupart d’entre nous sommes capables de ressentir de la compassion, mais aussi de souffrir lorsque nous voyons les autres souffrir, pouvant entrainer chez nous un état de paralysie ou d’inhibition. Les études montrent que la pratique de la méditation dite de « l’amour bienveillant » augmente notre volonté d’agir pour soulager la souffrance des autres. Elle diminue l’activité de l’amygdale face à la souffrance, tout en activant des circuits dans le cerveau liés aux bons sentiments.
3. La méditation augmente notre capacité de concentration et d’attention
Rien d’étonnant à ce que la méditation affecte l’attention, car de nombreux exercices méditatifs se concentrent sur cette compétence. Les chercheurs ont constaté que la méditation contribue à lutter contre l’habituation (tendance à cesser de prêter attention aux nouvelles informations qui surviennent dans notre environnement). Des études ont montré que l’amélioration de l’attention semble durer jusqu’à cinq ans après un programme de mindfulness, suggérant ainsi que des changements de nos traits de caractère sont possibles. Ce bénéfice de la méditation est particulièrement important, car il agit sur ce qui nous rend efficace : meilleur apprentissage, vision créative, perspective d’un projet jusqu’à son terme.
4. La méditation améliore certains marqueurs de notre santé
De nombreuses preuves existent montrant les bénéfices de la méditation sur notre santé (réduction de la douleur, par exemple). Par ailleurs, il existe des preuves solides de l’impact de la méditation sur les indicateurs physiologiques de la santé. Ainsi, la pratique méditative à long terme diminuerait la réponse inflammatoire chez les personnes sous stress psychologique. En outre, les méditants semblent activer la télomérase (enzyme impliquée dans une vie cellulaire plus longue), donc augmenterait leur longévité.
5. La méditation nous aide à nous sentir plus sereins et moins centrés sur nous mêmes
Selon les études, l’activité de notre « réseau par défaut » (partie du cerveau qui, lorsqu’elle n’est pas occupée par une activité ciblée, entraine la rumination anxiogène de nos pensées, sentiments et expériences désagréables) se calme chez les méditants expérimentés, suggérant que nous nous apitoyons moins sur nous-mêmes et notre place dans le monde. Les méditants réguliers semblent également avoir des noyaux accumbens plus petits (partie du cerveau associée au plaisir, mais aussi aux addictions). Selon les auteurs, ces régions du cerveau confirment très probablement ce que les textes bouddhistes traditionnels considèrent comme les causes profondes de la souffrance : l’attachement et l’aversion, quand l’esprit se fige pour désirer quelque chose ou se débarrasser de quelque chose de désagréable.
Le dernier livre de Richard Davidson (en anglais pour le moment) : Altered Traits